Jean-Pierre DEFFRY

 

 

Fils de Pierre-Nicolas Deffry et de Marie-Jeanne Froment, célibataire, peintre en bâtiments (?), décédé à Prou­vais, le 24 décembre 1862 à l'âge de soixante ans d'après l'acte de décès.

J'ai toujours eu du plaisir à voir de belles images. Parmi celles que j'admiraisà Prouvais dans ma jeunesse se trouvaient le portrait en peinture à l'huile d'un de mes oncles et celui de sa femme. Je regardais également avec curiosité un tableau, fixé à une porte intérieure de la mairie, sur lequel étaient lithographiées toutes les églises du canton de Sissonne avec des notices historiques ou des renseignements statistiques surleur commune.

En me voyant les regarder, on me disait : Ça été fait par Deffry le brûlé, un homme du pays, il demeurait dans un petit logement avec devanture en menuiserie en face de l'auberge Cathrin, non loin de l'Eglise, précisément près de la maison de mon oncle. C'est tout ce que je sus de luialors. Bien plus tard, ma curiosité s'aviva en revoyant, au pays, de ses œuvres quiont malheureusement disparu pendant la guerre. J'interrogeais les anciens, maissi nul n'est prophète en son pays, il est aussi difficile d'y être; bien connu.

Tout ce que je pus savoir c'est qu'il était rentré au village natal en 1848, pauvre, qu'outre son nom de « Brûlé » qui lui venait d'un côté de figure cicatrisé, on l'appelaitle « Sans-Culotte ». Est-ce à cause de ses opinions ou parce qu'il ne possédait pas grand'chose, ou à cause des deux ? D'où revenait-il ? Qu'avait-il fait dans sa jeunesse? Où avait-il appris la peinture ? Quelles œuvres avait-il peintes ? Autant de questions qui restaient sans réponse.

Puisque Deffry n'étaitpas riche, Prouvais, village agricole de 450 habitants à cette époque, ne pouvait luifournir de revenu par la peinture, car bien que son acte de décès porte. « Peintre en bâtiments » il n'a jamais exercé ce métier. Il était aussi musicien, c'était assurément un tempérament d'artiste. Avec son violon il gagnait quel-qu'argent en animant un des deux bals qui existaient alors au village, le bal de la « Vieille » chez le père Deffry et le bal des « Quatre oreilles » chez le père Bernier de tendances politiques opposées.

Le premier détrôna sans doute l’autre car une chanson locale de cette époque avait ce premier couplet :


Les « quatre oreilles »

N’existent plus

Les Bons de la Vielle

Les ont vaincus

Un jour viendra

Qu’on les pendra


La pauvreté stimule l'esprit. Dans le même temps Deffry a concevoir une publication, par tableaux lithographies, des églises et monuments remarquables de chaque canton. A ma connaissance les tableaux des cantons de Neufchâtel et, de Sissonne furent seuls imprimés à Reims chez Maréchal-Gruat. Certainement ce travail l’obligea à des séjours dans la ville, il dut réussirà faire apprécier son talentcar il demanda à sa famille de lui acheter un cheval, le chemin de fer n'existant pas encore, afin de pouvoir se présenter en écuyer devant ses élèves avec un certainprestige, les marques de misère n'étant pas une recommandation pour le talent.

Eut-il beaucoup d'élèves à Reims ? Y a-t-il laissé de ses œuvres ? A ces questions je ne peux, donner de réponse, mais, par hasard, quelque vieux Rémois pourrait peut-être fournir des renseignements sur la vie et les œuvres de notre peintre.

Alexandre MENU.

 

 

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